Concours de lecture

Parole d’élèves : le concours de lecture expressive de Notre Dame de Grâce

Ce lundi 13 mai dans le Grand Amphi de Saint-Jean de Passy, les cinq finalistes du 1er concours de lecture expressive du collège Notre Dame de Grâce se préparent...

Aujourd’hui, Emilio est fier de lui. « J’ai voulu faire ce concours parce que je voulais essayer d’être moins timide, d’être plus à l’aise à l’oral. Ça m’a aidé ». Emilio est arrivé 3e au 1er concours de lecture expressive de Notre Dame de Grâce. Il avait choisi le texte de l’appel du 18 juin du général de Gaulle, parce que, explique-t-il, c’est « un appel à résister. On voit vraiment que c’est le général de Gaulle qui parle, il y a beaucoup de force dans ce texte ».

Le projet de deux professeurs

Le concours, destiné à des élèves de 3e de Notre Dame de grâce, est à l’initiative de deux professeurs, madame de Chauvelin, professeur de français et madame Richelme, professeur d’histoire-géographie. Il est réservé aux volontaires et doit permettre d’évaluer la qualité d’une lecture à voix haute d’un texte sélectionné, préparé et lu en public devant un jury.

L’extrait lu est laissé au choix libre de l’élève qui peut puiser dans la fiction littéraire (roman, nouvelle…), la poésie, le théâtre, la biographie et l’essai, et ce, dans toutes les époques. Louise a fait le choix de lire un extrait des mémoires rédigées par son arrière-arrière grand-mère : « C’était une évidence. Ma grand-mère a écrit ce texte à mon âge. Elle décrit sa cuisine, ses souvenirs d’enfance. J’ai découvert un monde inconnu ». Arthus a, quant à lui, lu un poème qu’il a lui-même écrit.

A travers ce concours, chaque élève est amené à une étude approfondie de l’extrait. La lecture à voix haute permet de susciter un lien personnel avec le texte et de développer une proximité à la lecture, de travailler la diction et l’articulation, d’apprendre à poser sa voix, à maitriser sa posture corporelle. Plus largement, il permet de développer des compétences d’éloquence et d’assurance dans la prise de parole en public qui seront mobilisables par les élèves tout au long de leur scolarité, jusqu’à leur entrée sur le marché de l’emploi.

Des élèves qui défient leurs propres limites

Comme Arthus, Louise ne fait pas partie des finalistes mais elle a tenu à être présente pour encourager ses camarades. Pour elle, ce concours préparé tout au long de l’année est une aide pour apprendre « à parler devant plein de gens » et « les répétitions en petits comités étaient hyper sympa. J’ai apprécié que les profs donnent du temps que pour nous ». Mais pas seulement : « J’ai vu aussi les autres évoluer. C’était impressionnant de les voir prendre confiance en eux et la prestation était vraiment super ».

Pour cette première édition le 13 mai dernier, l’ambiance dans le couloir devant le grand amphi est très amicale. Les cinq élèves finalistes ont le sourire. Avec leurs autres camarades, ils ont été accompagnés, conseillés et soutenus tout au long du processus par leurs deux professeurs. Le jury, monsieur Meslin Sainte-Beuve, professeur d’histoire-géographie, madame d’Haussonville, professeur de français, et madame Gourragne, professeur documentaliste, est en place.

C’est Violette qui est désignée, après délibération, lauréate du Concours : « Au départ, j’avais un problème avec le texte, il était trop long et je n’arrivais pas à donner l’intonation nécessaire. Alors j’ai changé de texte. Je ne l’ai pas choisi que pour son humour : mon grand-père avait raconté cet extrait sans savoir qu’il était de Daniel Pennac. C’est toujours bien de lire… surtout Daniel Pennac ».

Tous gagnants

Ni Ianis, ni Faustine n’ont obtenu de prix, mais ils n’ont pas de regrets. Pour Ianis, ce concours est « un très bon souvenir. Je l’ai fait pour voir ce que je pouvais produire. Je suis très satisfait. J’ai découvert un texte, Promesse de l’aube de Romain Gary, une manière de lire un texte ». Faustine de son côté raconte : « Je bégayais beaucoup, j’avais du mal à parler, j’ai surmonté mes peurs, ça m’a enrichie ». Quant au texte, « j’ai appris la guerre, la tristesse, tout ce qui va avec, mais aussi l’amitié, l’entraide… ». Tous mettent en avant les liens qui se sont tissés entre eux. Pour Violette, ce travail ensemble a été « une occasion de se rapprocher des amis ».

Enthousiaste, Arthus clôt le concours en lisant le très joli poème qu’il a lui-même composé :

Comme un vol de faucon hors du nid de plume,
Fatigué de voyager dans les forêts claires !
De vieilles plumes blanches garnissait son cou,
Partait dans la nuit rejoindre le duc hibou.

Son vol gracieux et rapide frôlait les feuilles,
Son air juvénile apeurait les écureuils.
Pour lui la forêt semblait toujours aussi grande,
et la nuit voyage avec lui dans les Landes.

Chaque branche remplissait sa mémoire,
L’air froid de la nuit caressait son bec jaune,
Même rapace, il ne causait des déboires,
La nuit devenait noire et bleue comme un cône.

Ces pattes grises étaient aussi légères que le vent,
La nuit le poussait calmement et vif,
Le duc l’attendait et volait avec lui dignement,
Puis tous les deux discutaient parmi les ifs !