Classe Théotique

Classe Théotique, pour renouer avec la confiance

Pour la 5e année consécutive, le collège Notre Dame de Grace accueille des élèves de 6e dans une classe hors contrat à petits effectifs. Au fur et à mesure de l’année, les moyens pédagogiques mis en œuvre vont leur permettre de reprendre confiance en eux. Cette classe hors contrat ne peut exister sans le soutien financier de nos mécènes.

Comme les autres, les 17 élèves de 6e de la classe Théotique ont pris, à la rentrée, le chemin du collège notre Dame de Grâce. Cette classe hors contrat est un tremplin, une classe passerelle entre le primaire et le secondaire. Elle s’adresse à des élèves qui ont besoin d’une attention plus particulière pour gérer leurs difficultés d’apprentissage ou consolider leurs méthodes de travail.

Retrouver des réflexes de travail

Ces élèves ont besoin, après des années de primaire parfois difficiles, de trouver la confiance en eux qui leur fait défaut. Dans cette classe, les programmes sont les mêmes que dans les autres classes, ce sont les méthodes utilisées, le rythme des apprentissages qui s’adaptent « pour qu’ils ne se trouvent pas noyés dans une classe qui va un peu vite », explique Andréa Jolly-Prévot, professeur référent qui enseigne la plupart des matières, et parce qu’« il faut les aider à retrouver les réflexes de travail qu’ils ont perdus ». Le peu d’élèves permet d’identifier plus facilement les difficultés et de travailler sur celles qu’ils ont en commun, avec eux, en petits groupes.

Passer par la voix

Face à un exercice, certains élèves ont un stress énorme et ils se lancent sans lire la consigne. « Pour les aider, je leur demande de la lire à voix haute, ils la reformulent avec d’autres mots ce qui permet de lever les incompréhensions : leurs yeux s’illuminent. Ils peuvent ensuite faire l’exercice ».

Vendredi, le cours de français portait sur des exercices de rédaction : « Certains écrivent beaucoup. D’autres presque rien. Alors je les fais parler pour qu’ils donnent leurs idées. Dès qu’on les a écoutés, ils se mettent à écrire. Je prends beaucoup de plaisir à lire leurs travaux ». Pour la dictée, « je relis et ensuite un élève relit à voix haute. Là, il se rend tout de suite compte que quelque chose ne va pas : lui-même ne comprend pas toujours ce qu’il a écrit ». Quand ils ne relisent pas à voix haute, « ils formulent les mots avec la bouche sans mettre la voix ».

Prendre le temps, écouter et s’entraider

A l’oral, des élèves lèvent la main et quand on leur donne la parole, ils se rétractent : « Ils ont l’impression que leur idée est stupide alors que leurs réponses sont pertinentes ! » Les petits effectifs permettent de prendre le temps, d’écouter et de s’entraider aussi. « Certains prostrés, très timides commencent à comprendre que ce qu’ils ont à dire est important. Ils se sentent plus à l’aise et spontanément, quand ils ont terminé, demandent s’ils peuvent aider les autres ».

Sont-ils différents des autres élèves de Notre Dame de Grâce ? Progressivement, ils seront amenés à devenir un élève de collège tant sur le plan de leur attitude que de leurs compétences scolaires : maîtriser leur agitation, leur besoin de bouger, s’organiser dans leur travail et l’apprentissage des leçons… Et d’ailleurs, l’année prochaine, ils rejoindront les classes de 5e sous contrat. Comme les autres.

Pour Andréa Jolly-Prévot, alors que les phobies scolaires se multiplient, « une telle classe devrait exister dans chaque établissement. Elle permet de remettre des élèves en selle et de leur donner les moyens d’aller au bout de leur scolarité. Et même au-delà ».