Misericordia Saint-Jean de Passy

Misericordia, un bouleversant témoignage

C’est l’association Misericordia qui a été choisie pour le carême 2025 et c’est pour la soutenir que les élèves de la 6e aux classes préparatoires vont courir le 11 avril prochain. Le 16 janvier dernier, c’est avec leurs fondateurs qu’ils avaient rendez-vous.

Ce matin du jeudi 16 janvier, la salle Rossini de l’Eglise Notre-Dame de Grâce de Passy est pleine d’un silence attentif. Les élèves de la division de 1ère et de plusieurs classes du collège, accompagnés de leur préfet, sont venus entendre le témoignage de Rena et Romain de Chateauvieux. Ensemble, ils ont fondé Misericordia.

De foi et d’amour

Rena est sur l’estrade, micro en main, face à une marée d’élèves. Elle est née dans une favela du Brésil. C’est là qu’elle a grandi. Elle raconte son désir de quitter cette vie, ses études et puis sa rencontre avec Dieu, avant celle de Romain… Romain de son côté est Français. Il part au Brésil pendant ses études d’architecte et il est touché par ces familles, ces femmes « qui n’avaient rien mais possédaient une force que je n’avais pas. Celle de la foi ». Il parle d’une rencontre qui va changer sa vie. A la demande des sœurs de Mère Teresa, il porte un médicament à un vieil homme malade. Celui-ci lui raconte sa vie et se met à pleurer la mort de son fils, tué d’une balle perdue à cause du trafic de drogue. Romain se prend à essuyer les larmes de cet homme et fait une expérience réelle de Jésus : « Dans le regard de ce monsieur, j’ai vu le regard de Jésus ». Il entend dans son cœur une phrase : « Romain, le bonheur que tu cherches, c’est au service des pauvres que tu le trouveras ». C’est un électrochoc et le sens de sa vie : « Servir les pauvres pour le Bon Dieu ». Et puis, en même temps, si Rena tombe « amoureuse de l’homme le plus beau du monde », Romain tombe amoureux « de la femme la plus belle du monde ».

Quelques années plus tard, au moment de leur mariage, ils reçoivent 3 cadeaux du Bon Dieu : la prière, ils sont un couple et une famille qui prient. « C’est la meilleure façon d’impacter le monde », explique Romain. Mais aussi la simplicité de vie et une vie missionnaire qui les mènera, jeunes mariés, dans un ghetto près d’Atlanta.  Ils sont ensuite envoyés sur les routes, à la demande de l’Eglise. Avec un school bus, ils traversent l’Amérique pour recenser les lieux les plus pauvres et se fixent au Chili, à la Pincoya. Ils avaient trouvé l’endroit le plus pauvre. Pendant ce temps, leur famille s’est agrandie. Ils vont avoir 6 enfants.

Compassion et évangélisation

Aujourd’hui, Misericordia a 10 ans. Ses deux piliers sont la compassion, pour donner le meilleur aux plus pauvres et l’évangélisation parce que, comme l’explique Romain, « annoncer l’amour de Dieu aux plus pauvres, c’est le sommet de la charité ». Romain explique qu’il faut « que chaque voisin puisse vivre une rencontre avec le Christ ». A Misericordia, ils préparent « une révolution de la tendresse », avec la bénédiction du Pape François !

La Pincoya, elle, a maintenant essaimé à travers le monde jusqu’à Aubervilliers, il y a 6 ans.

Garance et Noé sont élèves de première ; ils étaient à la conférence. Garance s’émerveille de la passion et de la joie qui transparaissent dans leur discours, « ils ont donné leur vie à ce projet » et Noé est impressionné par « leur implication, par tout ce qu’ils ont accompli de façon très professionnelle dans le but d’aider les pauvres ». L’un et l’autre font des maraudes. Noé est très sensible à « cette idée du service à la personne et là, c’est hyper concret ». Garance quant à elle, a beaucoup aimé qu’ils parlent de leur histoire personnelle : « Ça nous a permis de bien comprendre leurs motivations et de nous attacher à eux, de nous impliquer ».

Dylan, une jeune de Pincoya, leur a adressé un message.

Cap sur Aubervilliers

La Course solidaire doit permettre de financer une partie de la construction du centre d’Aubervilliers, 1000m2 au service de la mission, et plus exactement de la chapelle. Garance apprécie particulièrement : « Ce n’est pas un projet lointain, c’est très concret et c’est proche de chez nous. On pourra aller voir ». ». Les deux élèves se font les porte-paroles de leur division : « On va vraiment se donner pour cette cause. Ceux qui ont participé à la conférence ont envie de se motiver pour eux. Ça touche tout le monde ».

La foi en action

Garance a été touchée par le Noël qu’ils ont organisé. Dans la chapelle, il y avait 1500 personnes cette nuit-là et dehors, ils ont privatisé la rue. Sur les images, on voit des tables blanches sur trois lignes, à perte de vue, pour 1500 convives et autant de cadeaux : « Ils veulent vivre la parole de Dieu au plus proche : ils veulent transmettre leur foi ». Noé porte toujours au poignet, le bracelet de tissu aux couleurs de Misericordia qui leur a été remis. « Ils répandent l’amour qui est le fondement du catholicisme, remarque l’élève, c’est pas de la propagande ».

« Ils nous ont évangélisés par leur présentation, ils ont rejoint les valeurs de cette école. Ce sont des catholiques qui n’ont pas honte et qui font à leur échelle ce qu’ils peuvent », explique Garance et Noé ajoute : « Déjà une sacrée échelle ! »

Le 11 avril prochain, ils seront là.

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