Exposition Pharaon Caché

Notre Dame de Grâce expose : des images et des mots

L’invitation était officielle, les élèves de 67 de Notre Dame de Grâce exposaient jusqu’au 21 juin ! L’occasion de découvrir leurs travaux en arts plastique et en poésie. Et de se laisser surprendre !

Juin 2024. L’exposition Pharaon caché de la classe des 67 de Notre Dame de Grâce réservait bien des surprises. Accrochée sous le porche d’entrée, elle réunit les travaux des élèves : arts plastiques, histoire de l’art et poésie. Une alliance très réussie, fruit d’une année de travail !

L’objectif, comme l’explique Madame d’Haussonville, professeur de Lettres, était « de leur rendre perceptible le sens, rarement saisi à cet âge, de l’apprentissage des différentes disciplines et de leur riche complémentarité dans l’élaboration d’un projet concret et collégial. Découvrir aussi les ressorts de l’art plastique, de l’histoire de l’art et de la poésie pour s’interroger sur soi, inviter l’autre à la rencontre ».

Voyage en Egypte ancienne

Coté arts plastiques, Madame de Castelbajac a proposé aux élèves de faire leur autoportrait transposé en Reine d’Egypte ou en Pharaon : « Nous nous sommes fait photographier de profil, en noir et blanc, expliquent les élèves, selon les conventions de représentation de l’Egypte antique. Puis nous avons découpé notre profil. Notre professeur nous a donné des représentations des attibuts qui symbolisaient les pouvoirs du pharaon, avec les différentes couronnes et coiffes égyptiennes comme le Hedjet, le némès, l’atef, la barbe postiche… avec leurs significations. Nous pouvions choisir celle qui nous représentait le mieux ou créer une coiffe à partir des documents. Pour nous représenter, nous avons aussi écrit notre nom en hiéroglyphes dans un cartouche ».

Cette séquence est l’occasion de faire écho au programme en histoire de façon ludique, par l’identification et l’appropriation des codes iconographiques, et d’initier les élèves à la technique mixte, à travers le collage, les pastels et les feutres noirs. L’élève est mis en situation de composition de l’espace et d’agencement des couleurs. « Il fallait faire attention à positionner notre portrait et notre cartouche en fonction de la taille de la coiffe et de l’espace de la feuille », racontent-ils et associer des couleurs « qui s’aiment ».

A côté des œuvres, la poésie

Madame d’Haussonville, les initie de son côté à la poésie : « Toute l’année, nous avons appris des poèmes. C’est cependant lors de la séquence « célébrer le monde » que nous avons vraiment abordé l’étude de la poésie ». Les élèves apprennent les règles de la métrique et de la versification, les formes fixes et les formes libres, les calligrammes et les haïkus. Ils écoutent les sons, ressentent les cadences, observent comment les poètes créent des images avec les mots. « A la fin de chaque cours, nous avons suivi un peu surpris, notre professeur dans un jeu bizarre : si j’étais une couleur ? si j’étais un paysage ? si j’étais un élément d’architecture ? mon animal préféré ? mon plus grand rêve ? » Un jour, Madame d’Haussonville leur demande de reprendre toutes leurs réponses, de laisser monter sans frein ni jugement, l’émotion née de ces réponses, de s’abandonner aux images qu’elles faisaient naître et d’écrire « comme ça venait ». Puis les élèves ont mené un travail exigeant de ciselage des mots et des phrases, des sons, des rythmes et des images. Par la « célébration du monde », de ce qu’ils aiment au monde, de ce qui parle d’eux, ils ont tracé avec leurs mots leur autoportrait comme une silhouette poétique.

Le maïs dans les blés brille
Sous les rayons
Du soleil d’été
Non loin sous un arbre en fleurs
Ricochent les étoiles
Qui scintillent dans la nuit

Un viel homme avec des lunettes
Regarde l’été les pâquerettes
Près de chaton
Qui chasse les papillons

Petit soleil flamboyant de chaleur et de vie
Dans un ciel infini apaise la terre assoupie
Lumière calme et dorée des cœurs qu’elle adoucit
Et chaque jour renaît telle une discrète étoile

Une petite rivière coule
Dans une prairie de montagne
Petite aussi