Rencontre avec Izi, tout jeune petit duc à face blanche

Dans ces classes de 6e filles du collège Saint-Jean, les élèves vont découvrir avec curiosité deux rapaces, allant même jusqu’à enfiler le gant « fauconnier » pour les porter. Avec émerveillement.

Curiosité et émerveillement pour les 3 classes de 6e filles du collège Saint-Jean qui ont vécu un moment inoubliable. En ce mois de juin, elles avaient rendez-vous avec Phoenix grande buse de Harris au regard perçant et Izi tout jeune petit duc à face blanche pour une initiation à l’éthologie des rapaces : biologie, caractéristiques, catégories, régime alimentaire, espérance de vie, les enjeux de préservation.

Mille questions

A Madame Dupire Angel, le fauconnier, elles ont posé énormément de questions, étonnées de voir qu’un simple rapace était un maillon si important de la chaine alimentaire, permettant de faire barrage à certaines maladies, des nettoyeurs de la nature et jouant un rôle essentiel pour l’équilibre des autres espèces.

Par leurs questions, la plupart des rapaces que l’on trouve en France ont été recensés, mettant en évidence leurs périodes fastes, mais aussi combien ils ont été chassés et condamnés. Ce n’est que depuis quelques décennies qu’ils redeviennent des animaux considérés comme utiles pour notre écosystème.

Tenir les oiseaux sur sa main

A cette occasion, elles ont découvert les objets de la fauconnerie : chaperons, leurres, jets, le bloc, la longe, la filière, le gant dit « fauconnier ». Certaines élèves appréhendaient, mais presque toutes, après avoir été initiées à tenir les oiseaux sur leur main à l’aide du fameux gant, ont eu le désir de les porter et de les faire voler. Plusieurs ont dépassé leur peur. Elles étaient tour à tour émerveillées ou fascinées ou tout simplement fières.

Elles ont pu apprendre à quel point notre langue française est riche du vocabulaire issu de la fauconnerie. La fauconnière a expliqué comment des termes de cet art sont entrés dans notre langage courant et dans quelques expressions : leurrer, jeter, chaperonner, un voleur, un pèlerin, trouver son aire, prendre son essor, avoir l’air hagard, faire des gorges chaudes, faire carrière… en passant par la découverte de la tapisserie de Bayeux, chef d’œuvre de l’art roman du XIe siècle, avec Guillaume le Conquérant, qui raconte les évènements de la conquête de l’Angleterre par le duc de Normandie et l’histoire d’un fameux échange de faucon qui devait avoir lieu. Elles sont passées par la devise de la monarchie britannique « Dieu est mon droit » qui remonte à l’époque de Guillaume Le Conquérant et qui est toujours restée en français.

Le vol du Saint-Esprit

Enfin, elles ont pu découvrir le majestueux vol des rapaces, impressionnées d’apprendre que la parade des aigles a inspiré la voltige aérienne et la patrouille de France et de découvrir ce qu’était le vol du Saint Esprit. Enfin, elles se sont étonnées du lien particulier tissé entre la fauconnière et ses rapaces.

« La curiosité de nos élèves était stupéfiante et permettait des questions très pertinentes », constatait leur préfet, Elodie Ragani. « C’était pour chacune, une découverte exceptionnelle ».