Une nuit d’adoration à Montmartre

Au cours de l’année scolaire, les élèves de 3e vont à Montmartre pour une nuit d’adoration du Saint-Sacrement. Un moment hors du temps.

En ce début de nuit de janvier, ils sont là, dans le froid, valeureux élèves de 3e garçons. Ils se préparent à rallier Montmartre à vélo, trottinettes, rollers ou bien baskets pour une nuit d’adoration du Saint-Sacrement.

Un défi sportif !

« C’est une expérience à partager avec sa classe. Ce n’est pas tous les jours qu’on va à Montmartre. Y dormir force l’esprit de groupe », explique Victor, élève en 34. La proposition est libre. Edouard est capitaine en 36 et il devait motiver sa classe : « Ce qu’on a vécu est assez exceptionnel. C’est bête de le louper ».

« Ces soirées ont été mises en place il y a une petite dizaine d’année par le préfet des 3e de l’époque, Bruno Fournaise », explique Paul Riveron, actuel préfet des 3e garçons. « Elles rassemblent entre 15 et 20 élèves par classe, parfois plus. En 34 mardi dernier, il y avait toute la classe sauf 5 élèves ! » 

Edouard raconte : « On est allé de manière sportive à Montmartre. Le défi est marrant et faire du footing dans Paris, c’est pas habituel ». Ensuite, « on s’est retrouvé dans un fast-food pour dîner avant de rejoindre l’hôtellerie de la Basilique où on a pris nos quartiers ».

Dans l’intimité de Dieu

Leur préfet, Paul Riveron, les introduit à l’heure d’adoration, à la présence réelle de Jésus, « là, dans un objet si beau, dans l’intimité de l’Eglise », comme le résume Edouard. Il leur donne des prières pour les accompagner et un second défi, « celui de ne pas s’endormir » ! Edouard s’interroge, est-ce qu’il verra celui qui est là et qu’on ne voit pas ? Qu’est-ce que ça lui fera ?

Avant d’aller se coucher quelques heures, ils jouent au Loup-Garou et au dortoir, explique Victor, « c’était très drôle ». Nous n’en saurons pas davantage. Ils s’endorment ; le réveil est prévu pour l’adoration de 2h du matin pour Edouard et de 3h pour Victor. Et finalement…

« Ça a été plutôt rapide », s’étonne Victor. « C’était un peu un challenge de rester comme ça et de consacrer une heure à la prière. On est tout seul dans notre bulle. On est disponible. On prie pour beaucoup de personnes et à la fin, on ne sait plus quoi dire et c’est déjà fini ». Quand on lui demande comment ça se passe quand on n’a plus rien à dire à Jésus et qu’on est là, il répond : « On se sent léger et juste, on ne pense à rien. C’était agréable. Il faisait bon dans l’Eglise, on était bien en regardant Jésus ». Même genre d’expérience pour Edouard : « Je me suis rendu compte que c’était une atmosphère. On était bien, oui, on était léger. Je n’avais pas envie de couper ce silence ». Victor a pensé aux personnes qui étaient là, avec eux, « qui ont un travail et qui prient ». Elles sont comme lui devant le Saint-Sacrement : « C’est assez particulier comme expérience : se dire que l’Eglise réunit tous ces gens ». « Il y avait un vigile de Saint Jean à l’entrée de Montmartre ! », ajoute Edouard.

Dans le projet éducatif de Saint-Jean

Paul Riveron quant à lui est impressionné de voir à quel point les élèves reviennent ravis de ces soirées : « Je pense que c’est parce que la formule parle à tout ce que sont ces garçons de 15 ans :

  • A leur corps par l’effort physique que requiert le trajet. Il y a 8 km à vélo, et ça monte!
  • A leur cœur, par l’esprit convivial entre les élèves et les jeux en groupe. Une vraie joie d’être ensemble règne pendant ces soirées, surtout après l’effort,
  • A leur intelligence, par les enseignements culturels et spirituels,
  • A leur âme, par la messe et l’adoration nocturne où ils font souvent une expérience inédite de la prière d’adoration ».

De retour, Victor garde le souvenir « d’un bon moment partagé avec ses amis, sa classe et les préfets ». « C’était convivial et joyeux. On a pu découvrir les autres autrement. C’était beau, un moment de complicité partagée », estime Edouard. Pour leur Préfet, « ces soirées sont vraiment une mise en œuvre très concrète de notre projet d’éducation intégrale ».