Histoire et devise

Labor et dilectio
Histoire

Quelques mots d'histoire

Saint-Jean de Passy a été fondé en 1839 par les frères des Ecoles Chrétiennes ; l’Ecole s’appelle alors Pensionnat de Passy. C’est en 1905 que des pères de famille du quartier fondent une Association pour poursuivre l’oeuvre des frères interdits d’enseignement en France. Ils se mettent en Société Anonyme. C’est elle qui gère toujours l’établissement actuellement.

En 1911, ces parents se rapprochent de l’archevêque de Paris (le Cardinal AMETTE) pour lui demander sa protection ; c’est à ce moment-là que l’Ecole devient diocésaine.

En 1933, l’archevêché prend des parts dans la Société Anonyme pour éviter une faillite. Pour le remercier, l’Ecole emprunte le prénom de l’archevêque en 1939, le Cardinal Jean VERDIER et devient Saint-Jean de Passy.

C’est ainsi que l’archevêque de Paris a toujours voulu que la principale mission de Saint-Jean de Passy demeure l’annonce de l’Evangile à travers l’exemplarité de ses pédagogues, de ses éducateurs et de ses pasteurs. Le Christ, véritable éducateur, est au centre de la vie de l’Ecole, afin de permettre à chacun de viser sa propre progression et perfection. Tout homme et tout l’homme est concerné par ce chemin de sainteté. L’aumônier général et le chef d’établissement veillent à mettre en place les conditions de cette mission. Humblement et avec enthousiasme, chacun accepte de se mettre à l’école du Christ. C’est ainsi qu’est mise en place une catéchèse pour toutes les classes, adaptée en fonction des niveaux et selon une cohérence d’ensemble.

À Saint-Jean de Passy, notre ambition est de former toute la personne et de viser l’excellence dans tous les domaines. On ne vise pas seulement l’instruction des élèves mais aussi leur éducation intégrale. A Saint-Jean de Passy, nous croyons que cette éducation doit s’enraciner dans la tradition chrétienne : il faut d’abord passer par le Décalogue pour développer ensuite les Béatitudes. Notre but est toujours la croissance de la liberté et l’épanouissement de la personne, et le fruit de tout cela est la joie.

Devise

Labor et dilectio

La continuité d’exigence et de recherche d’excellence tout au long du parcours scolaire est le secret d’une formation intellectuelle rigoureuse. Les premiers gestes pédagogiques mis en place par les « maîtresses » de l’école primaire construisent peu à peu les habitus de tenue, de mémoire, de langage, d’écriture, de calcul et de raisonnement, de racines historiques et de repères géographiques. Dans une grande institution il est aisé de constater que le semeur n’est pas le moissonneur.
La culture que nous cherchons à déployer dans la formation intellectuelle de nos élèves passe par une attention précise dans les jeunes années pour donner les plis du sens de l’effort dans les apprentissages et l’usage des outils du raisonnement, des convictions et plus tard de l’action responsable. Comme toujours c’est la finalité qui dirige et non les moyens. Quelle fin poursuit-on dans notre projet éducatif ? Qu’est-ce qu’une scolarité réussie ? Il nous paraît difficile d’y répondre de manière universelle. C’est davantage en s’interrogeant sur ce qu’est « une vie réussie » que l’on pourra comprendre le sens de nos exigences et la nature de l’excellence que nous poursuivons. C’est ainsi que l’on offrira dans l’éducation familiale et scolaire de nos enfants les couches successives formant le terreau de leur culture. Pour être profond et disposer à un enracinement solide, ce terreau doit être composé des sillons qui forment une conscience : la quête du vrai, du bon et du beau.

Pour comprendre cette finalité de l’éducation, c’est dans un texte conciliaire majeur, intitulé Gravissimum educationis, qu’on peut lire que « Tous les hommes de n’importe quelle race, âge ou condition, possèdent, en tant qu’ils jouissent de la dignité de personne, un droit inaliénable à une éducation qui réponde à leur vocation propre, soit conforme à leur tempérament, à la différence des sexes, à la culture et aux traditions nationales, en même temps qu’ouverte aux échanges fraternels avec les autres peuples pour favoriser l’unité véritable et la paix dans le monde. Le but que poursuit la véritable éducation est de former la personne humaine dans la perspective de sa fin la plus haute et du bien des groupes dont l’homme est membre et au service desquels s’exercera son activité d’adulte. » La fin la plus haute de la personne humaine ne pourra jamais être traduite sous la forme d’un chiffre, d’un résultat, d’une intégration à HEC, ni en termes de pouvoir, de richesse ou d’honneurs reçus. La fin la plus haute est celle qui pourra ordonner tous les autres objectifs intermédiaires de la vie. La fin la plus haute est celle qui ne peut pas être considérée comme un moyen, c’est celle qui traversera tous les grands enjeux d’une vie et qui deviendra une question pressante au terme du pèlerinage terrestre. C’est la question que pose le jeune homme riche de l’évangile : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » (Évangile de saint Marc X, 17).
C’est ainsi que se dévoile le chemin de la fin la plus haute pour nous éducateurs chrétiens, que nous soyons parents, professeurs, surveillants, cadres éducatifs, prêtres, catéchistes, ou tout simplement adultes présents dans la vie d’un enfant.
Alors « Labor et dilectio », certes, mais « Labor et dilectio pro caritate », c’est à dire au service des autres, et « Labor et dilectio sic effusio animi in laetitia », pour un bonheur plus grand. La devise de Saint-Jean doit être remise en perspective pour être comprise comme un chemin de vie et non pas seulement comme la méthode d’autosuggestion d’Émile Coué. L’enjeu est alors bien pour nous de prendre notre part à la construction d’une vie toute entière qui a pour fin terrestre le bonheur et pour bonheur ultime la vie éternelle.