« Avant, on pouvait voir de l’autre côté de la montagne, explique Maxence, on pouvait voir arriver les drakkars ». Ce matin du 16 octobre, après un voyage en car, les 5e garçons s’arrêtent dans le Vexin au château de la Roche-Guyon. La bâtisse est construite à la demande du roi Philippe Auguste qui souhaitait contrôler la zone frontalière sur l’Epte séparant le royaume de France du duché anglo-normand. Pour les élèves, c’est un cours grandeur nature qui vient enrichir le programme d’histoire et de français qui traite, pour cette division, du Moyen-âge. Et le site est particulièrement porteur d’histoire, la visite « permet de traverser tout le Moyen-Âge, les Mérovingiens, les invasions Vikings, les guerres entre les rois de France et les ducs de Normandie qui sont aussi rois d’Angleterre… », explique Titouan Ricaud, professeur d’Histoire-Géographie qui accompagnait les élèves.
Visite guidée
« A l’entrée du château, raconte Maxence, il y avait un bassin au centre de la cour qui récupérait l’eau de pluie. Les chevaux pouvaient y laver leurs sabots. Aujourd’hui, il n’en reste plus rien ». En entrant dans la forteresse, il est fasciné par les herses, « une porte énorme qui descendait du plafond pour faire perdre du temps aux ennemis ». De fait, le système de défense est efficace : « Au château pour se défendre, tout le monde montait dans les étages. Les escaliers étaient en colimaçon, c’était plus pratique pour ceux qui étaient en haut : quand un attaquant tombait, il entrainait tous les autres en bas dans sa chute ». Maxime ajoute : « Les marches en descente étaient plus larges à gauche qu’à droite pour permettre un maniement plus facile de l’épée à ceux qui descendaient parce que de ce côté-là, les marches sont plus larges ».
Surplombant le château, le donjon fascine avec ces 35 mètres de haut : « C’était un énorme avantage stratégique avec une vue panoramique qui permettait de voir les ennemis arriver de loin ! », s’extasie Maxence. Mais à l’heure de la révolution, la chatelaine, la duchesse d’Enville, est emprisonnée par les révolutionnaires. « Comme elle faisait beaucoup de bien, raconte Maxime, les révolutionnaires décident de lui laisser la vie mais de décapiter la tour qui montre son pouvoir ». Cette dernière perdra dans l’entreprise une bonne moitié de sa hauteur « mais les révolutionnaires n’ont pas réussi à tout détruire », explique l’élève le visage radieux.
Une histoire qui se poursuit au XXe siècle
Au milieu du XXe siècle, le maréchal Rommel avait, en février 1944, occupé le château et y avait installé son quartier général. Le château troglodyte lui offrait une protection, des camouflages, des caches de munitions taillées dans la pierre extrêmement efficaces.
Au cours de la journée, les différents groupes alternent les visites avec notamment cette de l’arboretum qui comporte « des arbres, des fleurs, des espèces préservées qu’on ne voit pas à Paris », s’émerveille Maxime.
Sous la houlette de Monsieur Périllat, leur surveillant de division, des élèves jouent une farce médiévale : « elle raconte les aventures d’un chevalier qui ne voulait pas se faire moine », explique le professeur d’histoire-géographie. Maxime ajoute : « Il doit traverser une forêt remplie de brigands qui l’attaquent, mais il réussit à les battre ! ». « C’était très amusant et très bien joué », souligne Titouan Ricaud.
Une collection de « super souvenirs »
Cette journée est aussi ponctuée de jeux et les collégiens s’exercent à la traditionnelle course en armes vêtus d’une cote de maille, une épée à la main. Ils sont bien entravés pour rejoindre le point de ralliement ! Ou encore, ils s’affrontent avec des maquettes de bateaux réalisées en cartons qu’ils font naviguer sur la Seine. C’est à celui qui ira le plus loin. « C’était une journée très instructive sur le Moyen-Âge et le mode de vie de l’époque », conclut Maxime.
« C’est un beau moment pour découvrir la promotion en dehors des temps de cours et de les voir bien motivés pour les jeux », raconte Titouan Ricaud. Quant à eux, les deux élèves ont engrangé de « super souvenirs » et se réjouissent d’avoir pu être « avec leurs amis et de créer des liens plus profonds ».