Il est 8h25, ce mardi 10 juin. A Notre-Dame de Grâce, les élèves de la 6e à la 3e sont tous là, installés devant leur pupitre, posant mille questions. Tout à coup dans les classes, la voix de la Directrice, Gwénaële de Saint-Aubin, se fait entendre : « Je déclare le concours ouvert ».
Les bienfaits de la dictée
Dans tout le collège, les élèves se penchent sur une page blanche où n’apparaissent que des lignes : aujourd’hui, c’est le jour de la dictée de monsieur Frappier. Hyper concentrés, les oreilles grandes ouvertes, chacun se met à écrire : « Le jour s’est levé depuis quelques minutes, et les premiers rayons du soleil réchauffent les murs froids du collège Notre-Dame de Grâce. Le grand portail bleu se dresse devant les premiers élèves, arrivés à l’heure, craignant sans doute l’implacable sanction d’un surveillant à lunettes (…) ».
Depuis la rentrée, dans le souci d’améliorer la maîtrise de la langue, les élèves relèvent le défi d’« une dictée par jour » en autonomie, un fichier audio faisant office de lecteur. Ils ne sont pas notés mais tous les 15 jours, ils présentent leur cahier à un professeur ou au préfet adjoint. « L’objectif n’est pas seulement de leur permettre de mieux maîtriser l’orthographe, explique Gwénaële de Saint-Aubin, mais aussi de lire un texte, d’enrichir leur vocabulaire, d’appliquer et de se rappeler des règles de grammaire. Autant de points qui impactent leurs écrits ».
A la manière de Bernard Pivot
Pour donner un sens à cet exercice, Humbert Frappier, le préfet adjoint de Notre-Dame de Grâce, a conçu pour cette fin d’année une grande dictée pour tout le collège avec 2 niveaux : 6e/5e et 4e/3e. « On s’est inspiré de la dictée de Bernard Pivot », raconte le préfet adjoint, « pour les élèves, c’est l’aboutissement de tous ces mois d’entrainement ». Si le thème de la dictée est cocasse, les dinosaures, Humbert Frappier explique avoir repris les programmes de grammaire et de conjugaison et s’être inspiré des dictées proposées tout au long de l’année.
Et pour l’année prochaine, d’autres projets sont envisagés : « En plus des 10 minutes de lecture obligatoire quand ils sont en étude, explique Gwenaële de Saint-Aubin, ils pourront faire une ligne de dictée dans un carnet spécial où ils engrangeront le nouveau vocabulaire, le travail sur la structure des phrases, l’orthographe des mots, des expressions, leur compréhension… »
Antoine est arrivé en retard ce matin, problème de RER, et il enrage. Il n’y aura pas de dictée pour lui cette année. Au moment de relire sa copie, un élève cherche un soutien auprès du Préfet adjoint resté dans le couloir : « Tue-tête Monsieur, comment ça s’écrit ? ». Humbert Frappier restera souriant, mais coi.
La fierté des vainqueurs
Le 19 juin lors de la remise des prix, Louise de Chabot qui remporte celui des 6e est tout étonnée : « C’était drôle ce concours. J’ai découvert que j’étais bonne en français ». Timothée Roy de Lachaise est en 3e, il est fier de remporter ce prix : « C’est sûr, c’est un encouragement. Ça me donne envie d’écrire davantage ». En 5e, c’est Prudence Mathon qui remporte le prix et Elisa Lorans en 4e.
Pour Gwénaële de Saint-Aubin, « la note n’est pas le plus important. Ce que nous voulons, c’est qu’ils progressent ».