Nuit des capitaines

La Nuit des capitaines

Ils ont passé la nuit dans Saint-Jean. Au soir du 5 décembre, 70 élèves de la 5e à la 3e, tous capitaines, avaient rendez-vous pour un moment exceptionnel.

Il était environ 18h15 ce vendredi 5 décembre. Des collégiens de 5e, 4e ou 3e sont arrivés les uns après les autres, certains par petits groupes, leur baluchon sur le dos ou dans les bras avec sac de couchage et affaires de nuit, pour une soirée hors normes dans Saint-Jean. Ils sont là pour la Nuit des capitaines. Parmi eux, Alixane, élève de 4e, Benoit, Romain et Anselme sont eux en 3e. Benoit et Romain s’engagent juste cette année : « On m’avait raconté les aventures des capitaines, explique Benoît, ça m’avait plu. C’est un peu comme une famille avec des engagements personnels à prendre, mais aussi collectifs et vis-à-vis des autres ». Quand on fait la proposition à Romain, au début, il n’est pas sûr de lui. Après avoir pris connaissance de cet engagement, « j’ai accepté. Être capitaine c’est représenter l’école, c’est aussi être responsable ».

Capitaine, une mission

Pour Alixane qui est capitaine depuis la 6e, cet engagement « l’aide à grandir » ; elle « aime pousser les autres vers le haut ». En 6e, Anselme a accepté d’être capitaine « pour ne pas dire non ». Mais aujourd’hui, il considère : « J’y ai trouvé ma place. J’ai compris que j’étais fait pour aider les autres, pour les motiver. Je n’ai pas mal à être écouté. C’est plus facile pour moi »

L’objectif de la nuit des capitaines ? Renforcer l’engagement des élèves volontaires et choisis pour jouer ce rôle et affirmer leur sentiment d’appartenance à un groupe exemplaire, symbole de la promotion du bien commun au sein de Saint-Jean de Passy.

C’est dans la joie de cette nuit extraordinaire que les 75 élèves accueillent avec sérieux le sens de leur mission que leur rappelle par madame Lionet, chef d’établissement de Saint-Jean : « Chers capitaines, votre mission se tisse de trois fils : la pureté du cœur à l’image de l’Immaculée, sainte patronne de Saint-Jean, la fidélité dans l’attente, comme un veilleur de l’Avent et le courage généreux. Veillez, servez, tenez ferme. Votre rôle n’est pas d’imposer mais d’éclairer. Pas de commander mais de servir. Pas d’impressionner mais de tenir bon ».

Tom Morel, héros du maquis des Glières

Déjà Ivan Morel s’avance sur la scène de la salle Jean-Paul II. Il va raconter aux capitaines de Saint-Jean l’histoire de son grand-père Tom Morel, officier des chasseurs alpins, héros du maquis des Glières. « Tom, c’est son nom de résistant », indique Anselme, qui admire « la force de la Grand-mère d’Ivan ». « Elle est restée comme si son mari était encore là », ajoute Alixane, quand Romain admire « le courage et la force mentale de Tom Morel pour aider et sauver la France ».

Allons défendre Lutèce !

Après le dîner, la salle Jean-Paul II s’emplit des voix de Marthe Duranson, préfet de 5e fille et Louis Givelet, préfet des 6e garçon. Elles présentent les règles du grand jeu : « Sainte Geneviève défend Lutèce contre les Huns » ! Les élèves forment 12 équipes de 5 ou 6 élèves, 2 de chaque division, et le grand jeu commence. Les élèves doivent relever un certain nombre de défis que préfets, surveillants de division, et quelques professeurs, répartis dans tout l’établissement, ont entre les mains. Ils partent chercher des ressources qui leurs permettront d’acheter, dans une grande foire organisée dans le 2e temps du jeu dans le gymnase, des armes, des pierres, des soldats, autant d’artefacts indispensables à la défense de Paris : « On devait tenir le siège », raconte Romain. Au cours de ce jeu, « on a visité tout le collège comme notre maison ». Benoit renchérit : « On est passé dans le fond de l’école. On est allé dans la salle des Conseils de classes, dans le bureau de Madame Lionet… »

Le jeu dans le noir remporte l’adhésion. « Il fallait traverser le couloir des 6e/5e et des labos pour trouver des bougies éteintes, mais les surveillants et les préfets nous en empêchaient », raconte Benoît. « On découvrait la vraie apparence de nos préfets, des surveillants, des professeurs qui se sont bien amusés avec nous », s’émerveille Romain, « On ne se connait pas tous au départ mais on s’entraide », ajoute Alixane. « On s’est mis avec les petits, c’était trop court », conclut Romain.

La journée se termine par la prière des complies.

L’émotion

Au réveil le lendemain à 7h, il fait encore nuit. Dans la cour, les capitaines qui sont engagés depuis 1 an reçoivent leur médaille, ainsi que les 3e qui rejoignent leurs camarades cette année. Leur dernière année de collège : « Cétait émouvant », avoue Benoît, « on était en carré, il faisait nuit, on voyait tous les capitaines ». Tout est solennel, et joyeux aussi !

Quand le jour se lève sur cette nuit merveilleuse, les élèves ne rentrent pas seulement avec de magnifiques souvenirs : « Ça fortifie notre motivation », raconte Anselme, « notre envie d’aider ». Ce moment particulier permet de « grandir en proximité avec les adultes. C’est important quand on doit leur partager les problèmes qu’on rencontre ». « Ça tisse la confiance avec les adultes », renchérit Romain, « C’est très sympa de leur part de nous offrir un aussi bon moment ». « J’ai découvert des capitaines qui n’étaient pas forcément mes amies », remarque Alixane. C’est Romain qui emporte le mot de la fin : « Il y avait une très bonne ambiance et puis, c’est mon équipe qui a gagné ! »