Carlo Acutis

Saint-Jean de Passy célèbre deux saints patrons de promotion

Pendant deux jours, les 13 et 14 novembre, les élèves ont célébré les deux saints patrons de promotion de seconde et de première, canonisés en septembre dernier par le pape Léon XIV. Très tôt le matin du premier jour, la relique de l’un d’eux, saint Carlo Acutis, est accueillie et installée dans la chapelle de Saint-Jean.

« Trouve Dieu et tu trouveras le sens de ta vie ». Discrètement mais bien sensiblement, une relique de saint Carlo Acutis étaient à Saint-Jean de Passy les 13 et 14 novembre dernier. Au cours de ces deux journées, sa présence va permettre « à des profils d’élèves très différents de se recueillir », explique Laure Léger Gaffinel, responsable de la pastorale qui organisait l’évènement de ces deux jours. Elle précise : « Une relique, c’est un bon moyen de s’approcher du saint à qui elle appartient, et par là, de Dieu. Cette proposition a étélaissée libre, à l’appréciation de chaque éducateur et des élèves qui peuvent être plus ou moins sensible à cette dévotion ».

Adolescent et saint

Avec Pier Giorgio Frassati, saint Patron de nos élèves de secondes, le jeune homme décédé à l’âge de 15 ans, saint patron des premières, a été canonisé par le pape Léon XIV à Rome le 6 septembre dernier. La venue de cette relique qui voyage depuis 2023, rendue possible grâce à la complicité de parents d’élèves, était l’occasion de montrer que la sainteté n’était pas un idéal abstrait et inatteignable. C’est ce qu’a bien compris Hugues, un élève de 3e : « C’est l’image très forte d’un saint proche de nous qui utilisait les moyens d’aujourd’hui. Pour moi, c’est un modèle de vie à suivre. Carlo Acutis a cherché à vivre sa foi le plus simplement possible : il allait à l’eucharistie, à l’adoration. C’est quelque chose qu’on peut tous faire ». L’élève s’étonne : « A 13 ou 14 ans, il avait déjà compris beaucoup de choses ».

Vendredi matin, il est 7h30. Hugues anime le chapelet auprès de la relique, près de 70 élèves de toutes les divisions se sont joint à cette prière matinale. Beaucoup plus que d’habitude : « C’était fort de voir autant d’élèves venir prier ».

Porter la relique

A midi, la chapelle est bondée. Des élèves de seconde et de première sont là, tous en grand uniforme, mais d’autres aussi, du primaire aux classes préparatoires, se sont faufilés.

Edouard est en première, il est à Saint-Jean depuis le CE2 et Carlo Acutis est le saint patron de sa division depuis la 6e. Pour la procession d’entrée, c’est lui qui porte la relique : « Quand j’ai su que c’était un cheveu, j’ai presque trouvé ça ridicule. Pourtant, c’est loin d’être anecdotique et j’ai été très honoré de pouvoir les porter ». Il ajoute : « C’est le signe d’une présence au sein de l’établissement, quelque chose de transcendant et de très concret, celle d’un saint proche de notre génération. Ça renforce notre foi de tous les jours et nous rapproche de ces modèles ». Autour de lui, il est « impressionné de voir le recueillement ». Ce qui touche cet élève chez Carlo Acutis c’est « son sens de l’autre, son lien avec les plus pauvres. A son enterrement, une foule de pauvres était derrière le cercueil ». En 6e, monsieur Riveron, son préfet d’alors, leur montre le site Internet de Carlo Acutis qui existe encore et qui « est encore très actuel ». Le nouveau saint a « su adapter l’innovation technologique de notre temps à l’évangélisation notamment pour parler des miracles eucharistique ».

Pendant l’homélie, l’abbé Balaresque, aumônier des lycéens, évoque l’autre saint patron, celui de la promotion des secondes, Pier Giorgio Frassati. Il insiste sur l’amitié. Pier Giorgio Frassati avait de nombreux amis. Des amis qu’il savait entrainer et aider dans les marches en montagnes. Ses amis étaient aussi les pauvres et les malades qu’il visitait avant de rentrer chez lui après les soirées festives. Comme pour Carlo Acutis, sa famille s’étonne le jour de son enterrement de la longue file hétéroclite qui vient grossir le cortège. Ces deux saints sont des exemples pour aider les jeunes à nourrir leurs amitiés par leur amitié avec le Christ.

Un booster spirituel

Du côté des adultes, on n’est pas en reste. Marguerite de Broin, psychologue de Saint-Jean, est saisie par ces élèves qui viennent « prier au pied d’un saint qui a quasiment leur âge ». Elle est touchée par l’enthousiasme de la jeunesse qui transparait. Carlo Acutis qu’elle connait peu mais qui l’interpelle par « sa proximité avec le Christ dans l’adoration eucharistique » et « par son message de joie, sa volonté de passer du bas vers le haut », comme il le dit : « L’eucharistie, c’est l’autoroute du Ciel… Plus nous communierons, plus nous deviendrons semblables à Jésus et déjà sur cette terre, nous aurons un avant-goût du paradis ». Il nous mène sur un chemin d’espérance avec simplicité et sagesse. Elle ajoute : « Si j’avais eu un saint de mon âge, j’aurais tellement aimé ! ».

Gageons que les cœurs, dans le secret, auront été bouleversés par le témoignage de ces deux saints. Pour Hugues, ce moment « donne envie de continuer, d’être plus fervent dans la foi ».

Pendant la messe du côté de la salle Jean-Paul II, Edouard se trouve face à « une statue impressionnante et très bien réalisée » de Carlo Acutis qui lui « permet de prier ». Réalisée pour Saint-Jean de Passy, elle va être installée définitivement dans la chapelle. Un témoignage du passage des reliques, mais surtout une façon de conserver durablement pour les élèves et la communauté éducative la mémoire vivante et exemplaire de ce saint.